Voici le mois de Décembre et c’est le mois des cadeaux !!
Je vous en offre un, j’espère qu’il vous plaira !
L’invité de ce mois est Edwige de chez « Enkoikilé » avec un petit clin d’œil à Philippe. Ils s’occupent ensemble du « forum des cartonnistes » et du site « cannelures & cie ».
Elle forme des futurs cartonnistes, elle apporte aux amateurs, comme aux professionnels, son expérience.
Comme le forum tout est basé sur le partage.
J’ai participé à la création d’une fiche du Wiki-carton et j’aime à croire que cette phrase est la base de notre communauté :
« Les cartonnistes sont des spécimens à part dans notre société.
Ils sont créatifs, déjantés, savent faire rire et pleurer.
Ils savent partager, enrichir l’autre, donner sans compter leurs trucs et astuces. »
Comment as-tu découvert le carton et la fabrication de meuble dans cette matière et en quelle année?
C’était en 2002, une année de reconversion pour moi.
Après avoir passé 25 ans à travailler diverses matières et matériaux et mon goût pour les multi techniques.
Après avoir connu l’ère informatique où une tablette graphique et un clavier d’ordinateur remplaça mes peintures et mes crayons … plus de gommes, ni de taches de colle … le droit à l’erreur et d’infinies possibilités.
Après tout ça, vint le temps du retour aux sources, au tout fait main, un besoin de retoucher la matière.
Puis arriva le temps du grand choc émotionnel, d’une révélation appelée Carton, au travers de deux grands architectes : Shigeru Ban et Frank O’Gehry.
J’aurai voulu être ébéniste, comme mon grand-père, alors les chaises de Franck O’Gehry, son interprétation inhabituelle de l’espace, de la lumière, et de la matérialité, ce mobilier anti-conventionnel et ses conceptions atypiques témoignaient de mises en œuvre simples pour des constructions intelligentes et des formes complexes. Un vrai coup de foudre sans équivoque, c’était certain, j’avais trouvé mon matériau.
Et enfin une rencontre, avec Eric Guiomar, le précurseur, l’explorateur. Une méthode de travail et un langage formel, pour un résultat criant de vérité. J’avais trouvé mon formateur.
Et puis, il y eut d’autres formateurs, d’autres découvertes, d’autres artistes et encore aujourd’hui, je suis émerveillée par toute cette créativité d’univers fantastiques et ces meubles d’inspiration. Ces savants mélanges d’art et de technique qui fascinent et donnent envie à rêver de pays imaginaires.
Quel a été ton parcours de cartonniste ensuite?
Lorsque nous avons ouvert l’atelier Enkoikilé, Philippe et moi souhaitions essentiellement faire de la formation. C’est ce qui nous anime encore aujourd’hui.
Mais, de temps en temps, nous avons des commandes, essentiellement en B to B comme l’aménagement d’une boutique
photos : Philippe Durin
Ou encore pour le théâtre comme ces legos géants.
photos : Philippe Durin
Pour ma part je me plaisais, hors stages, à plonger dans des recherches personnelles. Qu’est-ce qui pouvait donner une âme à un meuble ou un objet ? Comment trouver l’équilibre entre finition parfaite et clin d’œil sur la matière ? Bref, je m’amusais ! Et c’est quand même ça qui est formidable, le métier de cartonniste est amusant, enrichissant, passionnant et addictif. Que demander de plus ? A si, je sais, un Philippe.
Je vous souhaite à tous de trouver une personne qui croit en vous, vous soutient et trouve de nombreuses déclinaisons à votre passion.
C’est ainsi que Philippe a créé « le Forum des Cartonnistes », un lieu d’échange virtuel pour passionnés du carton et « Cannelures & Cie » la boutique du cartonniste.
Ça aussi c’est amusant de tester tous les produits qui arrivent pour savoir si on peut les mettre en vente. Nous avons aussi d’autres testeurs, pour rester objectifs, c’est très précieux.
Bref, voilà mon quotidien et je ne reviendrais jamais en arrière, même si mes revenus ne sont plus du tout les mêmes. Comme dit Philippe « Le principal, c’est d’être en accord avec soi-même » … comme il a raison et qu’est-ce qu’on dort bien la nuit !
Quel meuble t’a posé le plus de difficulté?
Mais tous, sans exception. La difficulté c’est ce qui reste quand on a compris. Pour réaliser un meuble unique, on ne peut pas le construire de manière mécanique, il faut réfléchir, chercher et si possible trouver.
C’est ce que j’aime faire avec mes stagiaires lorsqu’ils arrivent avec un projet en me disant « Tu crois que c’est possible ? ». Et je réponds toujours « Nous allons le découvrir ensemble » et ça c’est magique ! Il n’y a pas le maître et l’élève, mais deux cerveaux pour résoudre un problème. Et croyez-moi, il y a eu de vrais exploits d’accomplis par ces apprentis ravis d’être parvenus à se dépasser.
Voilà une sculpture de taureau qui m’a posé de nombreuses difficultés.
photos : Philippe Durin
J’adore que ceux qui découvrent un objet finit, le trouvent finalement très simple. Là je me dis que j’ai réussi à faire oublier les difficultés techniques au profit de l’émotion … qu’elle quelle soit !
Quel meuble rêves-tu de réaliser?
Tous ceux qui sont dans mes carnets de croquis. Donc c’est un rêve impossible.
Mais si je devais demain en choisir un, ce serait « la machine à remonter le temps », un hommage à H.G. Wells. Mais qui voudrait d’un tel fauteuil dans son salon ? (lol)
Remarquez ma mère a été ravie de son chevet « Star Trek », il en faut pour tous les goûts.
photos : Philippe Durin
Si tu étais un meuble en carton à toi lequel serais-tu ?
Ce fauteuil relax
photos : Philippe Durin
Peut-être parce qu’il a failli être vendu deux fois et a été décommandé deux fois. Il attire, mais on le repousse … Je serais le Dr Jekyll, il serait mon Mister Hyde !
Une dédicace, une phrase fétiche?
Une phrase de Mark Twain
« Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait »
ENKOIKILE
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